Le sidérurgiste investit 90 millions d'euros sur son site d' « aciers électriques », en Lozère, pour produire des aciers spéciaux destinés aux voitures électriques ou hybrides.


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Au moment où la reprise de l'activité dans les hauts fourneaux traditionnels de Florange (Moselle) semble hautement compromise, ArcelorMittal est sans doute en train de faire indirectement la démonstration que l'avenir de ses activités françaises repose sur des activités beaucoup plus spécialisées, à haute valeur ajoutée.

Ce mardi, à l'occasion d'un salon des machines électriques à Berlin, le premier sidérurgiste mondial a levé le voile sur de nouvelles nuances d'acier spécialement développées pour embarquer sur les voitures électriques. Un marché certes seulement naissant, mais potentiellement intéressant à moyen terme : après les précurseurs comme Mitsubishi Motors ou Renault, un grand nombre d'autres marques comme VW, Audi, Ford ou encore Fiat mûrissent de multiples projets. De plus, ces aciers ne seront pas réservés aux seules voitures 100 % électriques, mais peuvent aussi intéresser les constructeurs de véhicules hybrides.

Une nouvelle ligne de recuit continu

ArcelorMittal va investir plus de 90 millions d'euros sur son site de St-Chély d'Apcher, en Lozère, pour créer une nouvelle ligne de recuit continu qui commencera à tourner début 2013. Soit une capacité de 120.000 tonnes par an pour ces aciers spéciaux destinés à l'automobile, mais aussi à d'autres clients comme les fabricants d'éoliennes ou de générateurs électriques. « C'est la preuve que quand on aligne à la fois une usine, un savoir-faire et une bonne technologie, nous sommes capables d'investir sur un site donné », commente Hervé Bourrier, PDG d'ArcelorMittal France. Une bonne nouvelle pour St-Chély d'Apcher, dont les origines remontent à 1916, et qui a connu les épisodes mouvementés des regroupements de la sidérurgie française.

Ici, les gammes développées par les équipes de R&D du groupe ne portent pas sur les éléments de carrosserie ou de châssis, mais essentiellement sur le compartiment moteur, très différent de celui d'une voiture à essence ou gazole.

Le premier acier vise à limiter les déperditions d'électricité du moteur, ce qui permet de rouler plus longtemps avec une charge de batterie. Le second améliore avant tout le couple du véhicule, et délivre les fortes accélérations requises sur les voitures électriques. Troisième nuance d'acier, un produit réalisé pour les rotors à grande vitesse (la partie tournante du moteur), permettant de faire des composants plus compacts, donc in fine de gagner du poids sur l'ensemble du véhicule. ArcelorMittal, qui se positionne comme le leader mondial sur les aciers pour l'automobile, dit travailler avec tous les constructeurs présents sur l'électrique, sans vouloir nommer tel ou tel client.

DENIS FAINSILBER
acier voiture
Écrit par Denis FAINSILBER 
Sous-chef de service

 

Les hauts-fourneaux de Florange fermés toute l'année

Emmanuel Egloff Le figaro économique 30/05/2012

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Le comité central d'entreprise d'ArcelorMittal Atlantique Lorraine se réunit ce vendredi à Paris. L'ordre du jour ne laisse pas de place au doute: la fermeture des hauts-fourneaux du site de Florange se prolonge. Cette fermeture sera valable pour tout le second semestre 2012, et pas seulement le trimestre comme cela était le cas depuis le début de l'année.

Le géant de l'acier devra obtenir l'agrément du préfet de Lorraine pour les aides destinées à indemniser les salariés concernés. Une décision très politique qui sera du ressort de Nacer Meddah, ex-secrétaire général de la campagne de François Hollande et désormais nouveau préfet de Lorraine nommé mercredi en Conseil des ministres.

Lors de l'assemblée générale des actionnaires d'ArcelorMittal, le 8 mai dernier, le patron du groupe, Lakshmi Mittal, avait été pessimiste sur la situation économique en Europe. Néanmoins les salariés de Florange avaient un espoir: «À partir du mois d'août, un des trois hauts-fourneaux de Dunkerque va fermer pendant quelques mois afin de subir des travaux de maintenance, indique François Pagano, responsable CFE-CGC à la section de Florange. Nous espérions le redémarrage d'au moins un des deux hauts-fourneaux.» Ce ne sera pas le cas.

En revanche, il n'y a pas de menace sur le site de Florange dans son ensemble. La «phase liquide», concernée par l'arrêt, n'emploie que 550 salariés sur un effectif de près de 2700. De plus, les investissements liés au nouveau gazomètre de la cokerie, annoncés par Lakshmi Mittal en mars dernier, «ont été lancés», selon François Pagano. Le budget initial de 7 millions sera même dépassé et devrait atteindre «entre 9 et 10 millions d'euros».

 

Siemens va moderniser l'aciérie de Dunkerque

Par Olivier James - Publié le 23 mai 2012, à 15h 21 dans USINE NOUVELLE
Aciérie de Dunkerque
© D.R. - Dunkerque

Le groupe allemand Siemens vient de signer un nouveau contrat avec le géant de la métallurgie ArcelorMittal. En jeu : la modernisation de l'aciérie de Dunkerque (Nord). De quoi éclaircir un peu l'horizon de la filière en France…

Le redressement productif est en marche ! C'est du moins ce que l'on peut espérer concernant le site sidérurgique de Dunkerque (Nord). Le groupe allemand Siemens vient d'annoncer un contrat de modernisation du site passé avec le numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal. Le même type de contrat a été élaboré pour l'usine de Gent (Belgique).

Le montant exact de la transaction n'a pas été communiqué mais il s'élève à plusieurs dizaines de millions d'euros pour les deux sites. Une annonce importante pour l'activité en Europe, et faite à plusieurs milliers de kimomètres des lieux concernés. A Mexico plus exactement. Siemens a organisé dans la capitale mexicaine, du 21 au 23 mai, une série de conférences sur les solutions du groupe dédiées à l'industrie métallurgique.

En quoi consiste cette modernisation du site de Dunkerque ? Il s'agit de remplacer, au sein de l'usine de laminage à chaud du site dunkerquois, les systèmes d'entraînement existants fonctionnant en courant continu par des systèmes (moteurs, convertisseurs, transformateurs) plus efficaces et adaptés au courant alternatif. Pour rappel, le laminage consiste à faire pression sur les brames (gros blocs d'acier) à l'aide de cylindres pour obtenir des tôles.

Un challenge technique

Ce changement de matériel n'a rien d'anecdotique. "Il fournit un équipement plus puissant, plus flexible et qui offre la possibilité de produire une plus grande gamme de produits", explique un porte-parole du groupe. L'outil sera par exemple plus adapté à la stratégie qui consiste depuis quelques années à adapter en permanence le niveau de production à celui de la consommation. Il devrait également satisfaire davantage les clients du site, en particulier les constructeurs automobiles, friands d'une plus grande diversification de produits.

Dans le détail, cette modernisation va consister à remplacer les machines à courant continu sur un total de sept blocs de finition des tôles après laminage, autant d'étapes qui permettent d'obtenir pas à pas des tôles ultra rectilignes avec des dimensionnements très précis. Si la technologie n'est pas nouvelle, le challenge pour Siemens consiste à remplacer, pour chacun des blocs, trois anciens moteurs par un unique moteur alternatif à la fois plus puissant, mais dont les dimensions ne doivent pas excéder celle d'un seul de ces anciens moteurs.

Le remplacement des machines va s'effectuer de manière progressive, notamment durant les opérations annuelles de maintenance. Les premiers travaux de modernisation devraient débuter en décembre 2012 et se poursuivre jusqu'en 2016.

Cette annonce tombe à point nommé alors que le nouveau gouvernement affiche sa volonté de redresser l'industrie française. Mais il confirme également la stratégie d'ArcelorMittal, qui consiste à privilégier les sites côtiers et de grande taille, comme celui de Dunkerque, à ceux situés dans les terres et aux moindres capacités, comme celui de Florange (Moselle).

L'avenir de la sidérurgie européenne, qui souffre d'une faible demande et d'un manque de compétitivité par rapport à celle des pays émergents,  dépend-elle de ce type d'investissements ? Pour les dirigeants de Siemens cela ne fait aucun doute.

"Je peux vous affirmer que nous menons de nombreuses discussions avec ArcelorMittal, assure Michael Irnstorfer, ingénieur et spécialiste des solutions d'automatisation chez Siemens. Ce groupe s'intéresse beaucoup à la modernisation des usines en Europe. Et je ne vois pas pourquoi il investirait à Dunkerque s'il ne croyait pas dans l'avenir de ce site".

"Je ne connais pas la stratégie d'ArcelorMittal, explique avec davantage de prudence Andreas Flick, le directeur de la technologie chez Siemens VAI, une filiale du groupe. Mais il est évident que pour rester compétitives, les usines européennes, vieilles pour certaines, doivent être modernisées". Et le groupe Siemens compte bien faire valoir ses compétences en la matière pour se tailler une large part du business de la modernisation des usines dans les prochaines années.

 

 

 

 

Le journal de Saone et Loire

le 30/04/2012 à 05:05 par Carine Jondeau
Les crémaillères destinées à l’industrie d’exploration pétrolière, un secteur en plein essor au Creusot. Photo Industeel

Les crémaillères destinées à l’industrie d’exploration pétrolière, un secteur en plein essor au Creusot. Photo Industeel

Implantée au Creusot par les Schneider en 1836, l’usine de sidérurgie a su se faire une place parmi les leaders mondiaux grâce à sa capacité d’innovation.

Chez Industeel, tout commence par la ferraille recyclée. Bête curieuse du groupe ArcelorMittal, le site du Creusot a su se faire novateur pour diversifier son activité au fil des années.

Ainsi, si les tôles d’acier et les lingots restent les produits phares du site, le centre de recherche situé à deux pas de la tôlerie au Creusot permet à la production de fournir des secteurs d’activités plus spécialisés comme l’industrie pétrolière. Les crémaillères, situées le long des pieds des plateformes pétrolières permettent aux engins d’exploration de descendre dans les profondeurs marines. Une nouvelle presse de 3 500 tonnes a été récemment installée dans les ateliers du Breuil pour assurer la planéité de ce type de produit.

L’activité des crémaillères est actuellement en plein essor et nécessitera de revoir l’agencement des ateliers pour répondre à la demande.

Du plastique aux Airbus

Autre spécificité du site, la production d’acier que l’on retrouve dans le blindage des véhicules, le plancher des chars pour l’armée ou encore les coques de sous-marin.

Et la diversité ne s’arrête pas là. Les ateliers sortent des moules pour l’industrie plastique ou encore de grosses pièces moulées réalisées grâce à la coulée trois poches de la fonderie qui partiront pour les bancs de traction de produits en aluminium destinés, entre autres, à la fabrication des Airbus.

Pour chacune de ces destinations, à la base, le système de fabrication est le même.

Les tonnes d’acier recyclé sont déversées dans un four électrique avant d’être fondues puis coulées dans une poche.

Selon le produit désiré, la coulée sera affinée par différents alliages (nickel, molybdène, chrome) qui lui donneront les caractéristiques voulues.

De l’acier recyclé au produit fini

Les plus gros lingots destinés à l’industrie nucléaire partiront vers leurs clients pendant que d’autres changeront de secteur pour prendre la forme désirée par le client. Les lingots destinés à la tôlerie seront quant à eux acheminés vers l’espace dédié au laminage. Ses derniers, qui représentent la majorité de l’activité d’Industeel, vont être mis en forme à haute température (1 200 °C). La tôle obtient alors les dimensions désirées avant de passer par différents traitements pour lui donner ses caractéristiques finales (refroidissement à air, eau ou huile, puis planage et découpe). Les chutes subiront tous les tests de qualités afin de servir de certification de qualité au client. Industeel cherche sans cesse de nouveaux process pour la fabrication des tôles, il est d’ailleurs prévu d’investir dans un nouveau pont à l’aciérie pour manutentionner les lingotières.

À la pointe de la technologie et de l’innovation, les différents secteurs d’activités d’Industeel lui confèrent un carnet de commandes qui se maintient dans le temps.

 

DEVELOPPEMENT ET RECHERCHE TECHNOLOGIQUES : Industeel Creusot retenu pour le projet ITER Le Mardi 06 mars 2012

 

L'établissement du Creusot du groupe ArcelorMittal va fournir des tôles inox pour le projet de réacteur expérimental.

 

Le projet ITER se confirme chez Industeel Pour ITER-India : le 304 Bore arrive en commande et en production chez Industeel

ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) est un projet de réacteur expérimental, qui sera construit à Cadarache près d’Aix–en-Provence, impliquant la Chine, l’Europe, l’Inde, le Japon, la Corée du sud, la Russie et les USA. Il doit valider la possibilité de produire de l’énergie à partir de la réaction de fusion. C’est ce même phénomène qui fait briller le soleil et les étoiles. Ce réacteur nécessite beaucoup d’acier inox austénitique à très basse perméabilité magnétique, et Industeel a, dans ce domaine, une expérience inégalée (physique nucléaire LHC du CERN, DESY, et autres Tokamak comme JET, NET, TORE SUPRA, etc.). Il a également besoin d’un bouclier neutronique efficace, et c’est le rôle du 304 au Bore de la commande ITER- India, qui veut être développé plus loin et qui va marquer la vie de la tôlerie dans l’année qui vient. Les premières tôles vont donc arriver dans les ateliers dans les jours et semaines qui viennent. Les premières livraisons sont prévues fin mai 2012. Elles vont se poursuivre à un rythme régulier jusqu’en février 2013. Pendant une année, ce sont donc 35 à 40 tonnes, soit environ 70 tôles, provenant de 1 à 2 coulées de 304 Bore par semaine. 304 Bore et ITER-India vont désormais faire partie du quotidien de l’usine du Creusot pendant un an. A ce jour, Industeel a enregistré plus de 4 000 tonnes pour ce projet, principalement pour ITER-Corée (167 ITER, 472 ITER), ITER-Russie (167 ITER) et donc ITER-India (167 ITER, Soleil B4 & 304 Bore). Pour plus de détails sur ITER, vous pouvez consulter le site http://www.iter.org/mach

 

Inauguration d'un nouveau décapage au Creusot

industeel

Alain Bollery

 

Les « Forges » investissent

Extrait du "Journal de Saone et Loire" du 12/09/2011

Christophe Carel présentait en décembre le projet de ligne RD79. Montant : 48 M €.  Photo N. P.

Christophe Carel présentait en décembre le projet de ligne RD79. Montant : 48 M €. Photo N. P.

Des investissements, des projets, Aperam Gueugnon entend aller de l’avant malgré une conjoncture difficile.

La scission de la branche inox du groupe Arcelor-Mittal en décembre avait laissé planer un vent de scepticisme, notamment chez des syndicats ouvriers, évoquant « un nouveau jeu de Monopoly ». Ces trois dernières décennies, l’usine gueugnonnaise a vécu au rythme des rachats et fusion, changeant régulièrement de bannière. La dernière en date s’intitule Aperam. Le A et le M, sont conservés pour Arcelor-Mittal, l’homme d’affaire indien demeurant le premier actionnaire de ce nouveau groupe.

Quelques jours plus tard, première annonce, rassurante. Le directeur du site à Gueugnon, Christophe Carel, explique qu’un investissement de 48 M € est engagé. L’objet ? Le remplacement de deux lignes de recuit brillant, datant du début des années 70 et forcément trop vétustes. Celles-ci laisseront place en 2012 à une seule ligne, dénommée RD79, plus performante et demandant également moins de main-d’œuvre.

Alors que la crise ne s’est pas encore fait totalement oublier, (le site n’a pas renoué avec le tonnage enregistré en 2008), la nouvelle met du baume au cœur dans la cité des Forges. Car si l’entreprise emploie désormais moins de 1 000 salariés, elle reste encore un excellent baromètre de la santé économique de la ville. Et quand l’usine tousse, c’est Gueugnon qui s’enrhume…

Bali, pour se repositionner complètement

Ce remplacement d’outil est-il gage de pérennité ? À moyen terme, certainement. Mais pour voir plus loin, le site ne peut se contenter de ce premier investissement, si important soit-il. Pour prendre une longueur d’avance sur la concurrence, c’est le projet Bali qui doit voir le jour. Le principe : une ligne de recuit brillant par induction. Son montant : 70 M€. « Celui-ci, par sa rupture technologique, nous permettrait de nous repositionner et de gagner des coûts », expliquait Christophe Carel en juin à l’occasion de la traditionnelle cérémonie des médailles du travail. Encore faudrait-il renouer avec une conjoncture économique plus favorable pour que ce nouveau projet puisse se concrétiser.

Nouvelle implication locale

Et puis l’arrivée du nouveau directeur coïncide avec une nouvelle implication de l’entreprise dans la vie locale. Déjà, un premier projet a vu le jour en partenariat avec la municipalité : l’ouverture d’un nouveau parking de 50 places face à la mairie et entrant dans le cadre plus global de rénovation du centre-ville.

Évoquée également, le complet réaménagement de la place des Forges, propriété d’Aperam.

Certes, l’époque où l’usine régissait la vie de familles entières de Gueugnonnais est bien révolue. Mais les signes encourageants sont de mise pour que les destins de Gueugnon et de son usine ne se dissocient pas.

 

 


ArcelorMittal arrête un haut-fourneau en Allemagne

Usine nouvelle Le 06 septembre 2011 par Daniel Krajka

 

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Ce nouvel arrêt décidé par le géant de l’acier annonce une fin d’année difficile pour la sidérurgie européenne.

Après Liège en Belgique et Florange en France c’est Eisenhüttenstadt en Allemagne qui va assister à l’arrêt d’un haut-fourneau. Prenant la mesure de la chute de la demande d’acier en Europe, ArcelorMittal vient d’annoncer la mise en veille de cette unité située à la frontière polonaise, «jusqu’à ce que le niveau de la demande permette un redémarrage». Ce sont désormais 3 des 25 hauts-fourneaux du groupe en Europe qui ne produisent plus d’acier.

 

Le complexe sidérurgique d’Eisenhüttenstadt, au nord-est du pays, dispose de deux hauts-fourneaux, produit des laminés à chaud et à froid, des aciers galvanisés ainsi que des brames et des blooms. L’arrêt du haut fourneau numéro un réduira de 500 000 tonnes sa capacité totale qui est de 2,1 millions de tonnes, a précisé un porte-parole du groupe au Metal Bulletin.

 

Cette décision du numéro un mondial de l’acier souligne les difficultés actuelles du secteur. Si ArcelorMittal avait déjà attiré l’attention sur l’atonie de la demande au troisième trimestre – lors de la présentation de ses résultats semestriels, il annonçait une réduction des capacités d’utilisation globale de 78% au premier semestre à 75% au troisième trimestre –, ces mises en sommeil indiquent que le groupe ne prévoit pas de rebond de la demande au quatrième trimestre. Il poursuit donc sa stratégie d’adaptation de l’offre à la demande qui lui permet de limiter les baisses des prix de ses aciers.

 

Interrogé par le Metal Bulletin ThyssenKrupp a déclaré n’avoir aucunement l’intention de suivre l’exemple de son concurrent en fermant des capacités de production d’aciers plats. La firme d’Essen est protégée par sa spécialisation dans les aciers plats destinés à l’industrie automobile, un secteur encore dynamique en Allemagne. Sa production de brames est également tirée par les besoins de sa nouvelle unité de laminage aux Etats-Unis.

 

Lakshmi Mittal a bien tiré la leçon de la crise de la sidérurgie de 2008 et réagit immédiatement aux évolutions de la demande, explique Marcel Genet de Laplace Conseil. Auparavant, les aciéristes en réagissant trop lentement à la baisse de la consommation  provoquaient d’importantes baisses de prix. « J’avais calculé à la fin des années 1980 qu’une réduction de 1% de la demande d’acier entrainait une chute de 3% de son prix », rappelle Marcel Genet. ArcelorMittal, disposant d’un parc important de hauts-fourneaux, peut procéder à des ajustements fins en fonction des capacités de chaque unité. En réagissant ainsi le groupe envoie un signal à ses concurrents.  

 

 

 

La société d’économie mixte Selo investit avec ArcelorMittal 90 millions d’euros en Lozère

Annoncé en 2008 puis gelé à cause de la crise, le mégaprojet d’extension de l’usine d’aciers électriques haut de gamme d’ArcelorMittal Méditerranée à Saint-Chély d’Apcher se concrétise grâce à l’intervention de la SEM de développement de la Lozère, la Selo. Celle-ci démarre la construction d’un bâtiment de 27 millions d’euros grâce à un pool bancaire et la garantie du conseil général de la Lozère. Le bâtiment sera loué à ArcelorMittal via un bail commercial irrévocable de 18 ans signé le 21 juillet 2011.

« Les fondations spéciales du nouveau bâtiment de l’usine ArcelorMittal Méditerranée de Saint-Chély d’Apcher, qui doivent supporter une tour de 55 mètres, viennent d’être lancées, avance Pierre Spirito, directeur de la Selo, la société d’économie mixte d’équipement et développement de la Lozère, qui précise : la livraison de l’opération est prévue le 31 décembre 2012. »

Pour que l’ambitieux projet industriel d’ArcelorMittal annoncé en 2008 puisse effectivement voir le jour – il a été gelé deux ans à cause de la crise – la Selo a accepté de prendre à sa charge la totalité de l’investissement immobilier, soit pas moins de 27 millions d’euros. « Monsieur Mittal a donné comme consigne à ses structures de ne pas engager directement des investissements immobiliers, justifie Pierre Spirito. Il a fallu un an de négociations pour trouver des partenaires locaux et un montage qui ne soit pas consolidant pour l’entreprise et protecteur pour la Selo. Nous avons finalement signé avec l’entreprise le 21 juillet un bail commercial irrévocable de 18 ans, soit la durée de l’emprunt. C’est une garantie d’avenir pour l’usine », juge Pierre Spirito. Il est vrai que l’usine emploie près de 190 salariés dans la troisième ville de la Lozère (5 000 habitants) et que son histoire remonte à la fondation en 1916 par les Aciéries et Forges de Firminy…

Emprunt auprès d’un pool bancaire – De son côté, ArcelorMittal se réserve l’équipement industriel, et installera une ligne de recuit continu qui portera la capacité de production du site de 120 000 à 210 000 tonnes et confortera sa position dans les aciers électriques à grains non orientés, très haut de gamme, utilisés notamment pour des rotors d’éoliennes ou des moteurs de voitures électriques. L’addition finale atteint 90 millions d’euros.

Pour financer son engagement « exceptionnel », la Selo, présidée par le sénateur de la Lozère Jacques Blanc, emprunte auprès d’un pool bancaire constitué par le Crédit Agricole du Languedoc, Banque Populaire du Sud, Caisse d’Épargne Languedoc-Roussillon, Société Générale et Oseo. De plus, le conseil général de la Lozère apporte sa garantie sur 5 millions d’euros et la commune sa garantie de principe.

À noter que le futur réseau de chaleur de la commune de Saint-Chély d’Apcher sera lié à l’usine ArcelorMittal : il doit récupérer l’énergie thermique issue du process industriel et livrer de la vapeur à l’usine, parallèlement à la distribution de chaleur pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire dans des équipements collectifs publics et privés.

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Florange victime du ralentissement (extrait de Paperjam.lux )

Interrompu durant l’été pour des travaux de maintenance, le haut fourneau P3 du site mosellan devrait être maintenu à l’arrêt jusqu’à la fin de l’année. Le site de Liège en est réduit au même sort. Motif: un carnet de commande peu rempli, aux dires de la direction.

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On redoute des réductions d’effectif, dont pourrait notamment pâtir le personnel intérimaire.
(Photo: eu2005.lu)

Le ralentissement économique est déjà une réalité à Florange. Interrompu au début de l’été pour des travaux de maintenance prévus de longue date, le haut fourneau P3 du site mosellan ne reprendra pas en septembre et sans doute pas avant le début de l’année prochaine.

La direction générale d’ArcelorMittal l’a déjà fait savoir aux représentants du personnel.

En cause: une faible activité économique et un carnet de commandes peu rempli pour le deuxième semestre de 2011.

Le site de Liège en Belgique est logé à la même enseigne.

Comité d'établissement le 30 août

De source syndicale, le P6, deuxième haut fourneau du site de Florange ne tourne par ailleurs qu’à 80% de ses capacités.

Les organisations syndicales comptent sur des annonces plus officielles de la direction, à l’occasion du prochain comité d’établissement, le 30 août prochain à 8h30.

On redoute des réductions d’effectif, dont pourrait notamment pâtir le personnel intérimaire.

Certains craignent également l’arrêt provisoire des activités de packaging.

Fin juillet, à l’occasion de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, le leader mondial de la sidérurgie s’est néanmoins montré assez positif pour le reste de l’année. «Bien que le troisième trimestre devrait être quelque peu impacté par les facteurs saisonniers, ceux-ci ne devraient pas être aussi prononcés que l’an dernier et la performance de l’ensemble du groupe du second semestre de 2011 devrait se comparer avantageusement à celle du second semestre de 2010», avait commenté Lakshmi Mittal, président et CEO d’ArcelorMittal dans le communiqué de presse.

Mais le patron de l'entreprise établie au Luxembourg évoque là la situation du groupe dans son ensemble, toujours favorisé par le dynamisme de l’activité dans les pays émergents.

L’action ArcelorMittal abandonne 1,31% ce mercredi matin à la Bourse de Luxembourg, à 15,41 euros. Elle a perdu près de 46% depuis le début de l’année.


 

 

 

ArcelorMittal profite de la hausse de l'acier (extrait de Paperjam.lux 08/2011)

Le numéro un mondial de la sidérurgie fait état d’une progression de son Ebitda de 32,9% pour le premier semestre 2011, par rapport à cet exercice en 2010. Lakshmi Mittal accueille la performance avec satisfaction, mais reste prudent eu égard aux évolutions macroéconomiques.

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Lakshmi Mittal (ArcelorMittal): «La société a réalisé une belle performance.»
(Photo: David Laurent/Wide/archives)

Le groupe ArcelorMittal annonçait ce mercredi ses résultats financiers pour le deuxième trimestre et le premier semestre 2011. Si la hausse des profits (respectivement 21,5% et 32,9% par rapport au 2ème trimestre et 1er semestre 2010) s’explique essentiellement par celle du prix de vente moyen de l’acier, elle-même tirée d’un accroissement de la demande, Lakshmi Mittal continue «de surveiller attentivement les évolutions macroéconomiques», notamment celles liées aux niveaux de dette publique aux Etats-Unis et en Europe.

Concernant les comptes intérimaires du sidérurgiste, le résultat net pour le semestre clos au 30 juin 2011 s’établit à 2,6 milliards de dollars (1,7952 milliard d’euros), soit 300 millions de dollars (207 millions d’euros) de mieux que le même exercice en 2010, marquant une progression de 11,5%, alors même que les expéditions d’acier ne progressaient que de 1,4% en volume, traduisant ainsi au moins partiellement et à coûts de production stables, un profit lié à la hausse du prix de vente de l’acier.

La hausse du résultat opérationnel, passé de 2,2 milliards de dollars après les deux premiers trimestres de 2010 à 3,7 milliards de dollars (2,55 milliards d’euros) pour ce semestre écoulé, s’explique en effet largement par la hausse du prix du métal travaillé, sachant que l’industrie extrait de ses propres mines, pour large partie, la matière première nécessaire à sa production. Au premier semestre 2010, le prix de vente moyen de l’acier s’établissait à 739 dollars (510 euros) par tonne contre 953,6 dollars (658,1 euros) en 2011, soit une hausse moyenne (non pondérée selon les activités) de 22%, essentiellement liée à la demande croissante dans un contexte de relance économique...  l'Ebitda par tonne au 2ème trimestre 2011 augmente lui aussi de 22% par rapport à celui de 2010.

Une confiance mesurée

Lakshmi Mittal, président et CEO d’ArcelorMittal, a commenté ces résultats, selon lui «prévus», avec une satisfaction retenue: «La société a réalisé une belle performance au deuxième trimestre 2011, stimulée par la hausse des prix de vente de l’acier.» Et en dépit d’évolutions macroéconomiques incertaines, il affiche des objectifs ambitieux pour les mois à venir.

Pour le deuxième semestre 2011, la société vise un Ebitda supérieur à celui du même exercice en 2010. Selon le PDG, «l’extraction continuera de bénéficier d’un prix de vente supérieur quand les coûts resteront stables. Pour le troisième trimestre, nous nous attendons à un Ebitda situé entre 2,4 et 2,8 milliards de dollars (1,65 et 1,93 milliard d’euros, ndlr.), comparé à moins de 2,2 milliards de dollars (1,52 milliard d’euros) au 3e trimestre 2010. Les besoins en fonds de roulement devraient également rester stables lors de ce trimestre.»

Le dirigeant indien fait néanmoins preuve d’une certaine prudence. «Les activités industrielles s’améliorent, mais tant que les problèmes plus importants ne seront pas réglés (problèmes de la dette en Europe et aux Etats-Unis), la confiance des consommateurs ne reviendra pas.» Ce qui n'empêche pas les marchés d'accueillir ces résultats favorablement. L'action d'ArcelorMittal cotée à la bourse de Luxembourg a pris 2,18% quatre heures après l'annonce des résultats.

Par ailleurs, la cession de la branche Acier inoxydable, devenue Aperam après scission, a généré un gain extraordinaire de 419 millions de dollars (289,16 millions d’euros).

 

LA TRIBUNE 01/08/2011

Le groupe minier américain Peabody Energy et le sidérurgiste ArcelorMittal ont annoncé ce lundi qu'ils avaient lancé une offre hostile sur Macarthur Coal. La valorisation du capital du géant australien du charbon est portée à 4,7 milliards de dollars australiens (3,6 milliards d'euros), tandis que les deux groupes avaient annoncé précédemment une offre à 3,5 milliards d'euros. Macarthur, dont le conseil d'administration a refusé de s'engager dans la transaction, est le premier producteur mondial de charbon pulvérisé, un marché qui se porte particulièrement bien grâce à la hausse de la demande pour les matières premières de l'acier.Il s'agit d'une offre d'achat en liquide hors marché pour acquérir toutes les actions de Macarthur, à un prix de 15,50 dollars australiens (11,87 euros) par action. Un dividende final déclaré par Macarthur pourra également être retenu par les actionnaires pour jusqu'à 16 cents, ce qui porte le prix proposé à 15,66 dollars australiens par action. Cela représente une prime de 41% au prix de clôture précédent. Le conseil de Macarthur a refusé de recommander cette offre, qui a été portée directement aux actionnaires. "Peabody et ArcelorMittal croyons que notre offre est convaincante", a déclaré le président et chef de la direction de Peabody Energy, Gregory H. Boyce, dans un communiqué.Peabody et ArcelorMittal ont fait valoir leur offre auprès des actionnaires en soulignant qu'elle était supérieure à ce qu'on trouve habituellement dans les transactions boursières, et qu'elle reconnaissait entièrement les opérations et perspectives de croissance de Macarthur. Ils ont aussi déclaré qu'ils "reconnaissaient et appréciaient tous les deux la contribution que le personnel de Macarthur apporterait aux opérations en cours et aux projets de croissance."L'offre est faite par une nouvelle société, la PEAMCoal, qui détient déjà 16,1% des actions de Macarthur. Si l'offre réussit, Peabody en possèdera 60% et ArcelorMittal 40%. Macarthur deviendra alors partie intégrante de Peabody Australia.

Pendant le mois de juillet, le gouvernement australien a par ailleurs annoncé la mise en place d'une taxe carbone pour juillet 2012, visant à taxer les 500 entreprises les plus polluantes du pays à hauteur de 23 dollars australiens (environ 17 euros) par tonne de dioxyde de carbone émise. Face à la levée de boucliers suscitée par cette annonce, le gouvernement a cité l'offre sur Macarthur pour montrer que la taxe carbone n'handicapait pas l'industrie.

Aymeric Auberger - 01/08/2011, 12:13  | 

 

Les ECHOS 2/05 Ingrid FRANÇOIS

Les mines, une poule aux oeufs d'or pour ArcelorMittal

La branche minière d'ArcelorMittal, qui a dévoilé ses résultats pour la première fois hier, est le premier contributeur au bénéfice. Elle affiche une marge de 54 % du chiffre d'affaires. Un changement en profondeur dans le modèle d'activité du sidérurgiste.

On comprend désormais pourquoi ArcelorMittal a fait de l'investissement dans les mines une priorité stratégique. Cette activité, dont les résultats ont été dévoilés pour la première fois hier, se révèle la principale source de bénéfices du groupe sidérurgique. Au premier trimestre, cette branche a dégagé un excédent brut d'exploitation de 607 millions d'euros, soit une marge sur le chiffre d'affaires de 54 % ! En comparaison, les autres métiers affichent des marges comprises entre 3 % et 11 %.

« Nous avons séparé les résultats de notre division minière parce qu'elle a été identifiée comme une activité clef pour le groupe, a expliqué hier Lakshmi Mittal, PDG et premier actionnaire d'ArcelorMittal. Cela nous aide aussi à justifier l'allocation du capital entre les différentes divisions. » Le géant de l'acier était dans tous les cas contraint de le faire pour être en conformité avec les normes comptables, car ses mines sont gérées par une équipe de management distincte.

Auparavant, l'extraction de fer et de charbon était comptabilisée dans les différentes branches du groupe. Elle dopait particulièrement le résultat des aciers plats aux Etats-Unis ainsi que les opérations en Afrique et en Asie. « Nous allons gagner en transparence », affirme Lakshmi Mittal. En termes de chiffre d'affaires, la part des mines reste relativement faible, à environ 5 % des ventes totales du groupe.

Plus qu'une simple modification comptable, la séparation des mines traduit un changement en profondeur dans le modèle d'activité d'ArcelorMittal. Le groupe a investi depuis plusieurs années dans l'amont pour devenir moins dépendant des trois géants du minerai de fer - Vale, BHP et Rio Tinto -, si bien qu'il s'est hissé au rang de quatrième producteur mondial, sans pour autant être autosuffisant. Ces gisements servent en grande partie à approvisionner les aciéries du groupe, mais ils peuvent aussi livrer des tiers au prix de marché.

ArcelorMittal prévoit de dépenser 4 milliards de dollars pour atteindre une production annuelle de 100 millions de tonnes de minerai de fer à horizon 2015. Les projets consistent par exemple à réhabiliter les mines du groupe comme celle du Liberia, dont il souhaite porter la production de 1 à 15 millions de tonnes. L'aciériste cherche aussi à acheter des gisements. C'était l'enjeu de la bataille boursière sur le canadien Baffinland, qu'ArcelorMittal a acquis en février dernier conjointement avec le fonds d'investissement Nunavut.

Dans son activité traditionnelle, ArcelorMittal observe une reprise de la demande lente mais continue. « Comme nous l'avions prévu, nous avons connu un regain d'activité en début d'année et enregistré une augmentation des expéditions et des prix de vente », a déclaré Lakshmi Mittal. Au total, l'excédent brut d'exploitation atteint 2,6 milliards de dollars au premier trimestre, soit un bond de 39 % par rapport à la période octobre-décembre, signe que le sidérurgiste parvient à mieux répercuter la hausse des matières premières. Le résultat net a grimpé de 67 % en rythme annuel, à 1,1 milliard de dollars. Le chiffre d'affaires trimestriel, à 22,2 milliards de dollars, ressort en hausse de 27 %.

INGRID FRANÇOIS

 

 

Le FIGARO 3 mai 2011 Par Emmanuel Egloff

L'Inde entrouvre sa porte aux géants de l'acier

Des ouvriers dans une acierie, ici en Chine (illustration). Des ouvriers dans une acierie, ici en Chine (illustration). Crédits photo : STR/AFP

Le coréen Posco est autorisé à lancer un projet de 12 milliards de dollars. Après six ans d'attente. 

L'odyssée de Posco vers l'Inde arrive à son terme. Le sud-coréen, quatrième producteur d'acier mondial, a enfin obtenu l'approbation du ministre indien de l'Environnement concernant la construction d'une méga-aciérie dans l'État d'Orissa, dans l'est du sous-continent. Le premier accord pour ce projet avait été signé en juin 2005! Il aura donc fallu six ans de bataille au géant coréen pour passer les différents recours administratifs dressés par les riverains et défenseurs de l'environnement locaux.

Le projet représente un investissement de 12 milliards de dollars sur huit ans. Il permettra de produire, lorsqu'il sera pleinement opérationnel, 12 millions de tonnes d'acier par an. Il s'agit d'une opération de grande envergure tant pour l'Inde, qui a produit 66,8 millions de tonnes d'acier l'an dernier, que pour Posco, dont la production se situait à 33,7 millions de tonnes en 2010.

L'Inde reste un marché très prometteur pour les géants de l'acier. Fin avril, un officiel indien a ainsi affirmé que «l'Inde aura besoin de capacités de production de 145 millions de tonnes à horizon 2015-2016, ce qui représente presque un doublement par rapport aux capacités actuelles». Cette prise de conscience devrait rendre les projets réalisables. Ce marché sera donc plus ouvert que le marché chinois.

Dernier atout: il bénéficie d'une bonne réserve de matières premières, l'Inde étant le troisième exportateur mondial de minerai de fer. Or, le gouvernement indien a alourdi la fiscalité des exportations de ce minerai en février dernier. Cette mesure donne des raisons supplémentaires aux sidérurgistes d'installer une base de production locale.

ArcelorMittal très peu présent dans son pays 

Il s'agit donc d'une victoire importante pour Posco. Et d'un petit revers pour ArcelorMittal. Lakshmi Mittal, le P-DG et premier actionnaire du numéro un mondial, est indien, mais il a construit son groupe via des acquisitions en dehors de son pays natal. Il ne possède actuellement aucune usine en propre dans le pays. Jusqu'à l'an dernier, il tentait de mener à bien un mégaprojet d'investissement comparable à celui de Posco. Mais les difficultés à le mener à bien ont amené les dirigeants d'ArcelorMittal à changer leur fusil d'épaule en septembre dernier. Les projets ont été réduits en taille et déplacé de la côte est vers la côte ouest, une zone jugée plus facile pour obtenir des autorisations rapides.

Le groupe mise désormais sur deux projets d'un volume de production situé entre 1,5 et 3 millions de tonnes de production annuelle. Avec la possibilité d'augmenter leur taille par la suite, si c'est possible. Car ArcelorMittal ne compte pas abandonner le terrain indien. Au niveau des investissements de l'année pour la production d'acier, Lakshmi Mittal a mis en avant deux zones géographiques: le Brésil, où le groupe est leader, et l'Inde.